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mai 13, 2020

Masques chirurgicaux par rapport aux respirateurs. Ce que vous devez savoir.

Alors que nous continuons de modifier nos comportements et de nous adapter à cette situation sans précédent, il est courant de voir des gens porter des masques en public, en voiture et au travail. Dans le contexte de la COVID-19, nous avons reçu des questions sur les nombreux styles de masques différents que les gens portent. Beaucoup se demandent lesquels offrent spécifiquement une protection respiratoire, et il arrive souvent que les gens ne font pas la différence entre les masques chirurgicaux et les respirateurs.

Masques chirurgicaux et de style chirurgical (couvrant le visage)

De prime abord, il faut comprendre que les masques chirurgicaux ne sont pas des respirateurs. Ces masques ne fourniront pas à l’utilisateur un niveau fiable de protection contre l’inhalation de plus petites particules/virus en suspension dans l’air, et ne sont pas considérés comme offrant une protection respiratoire.

La principale différence entre un masque (de style) chirurgical et un respirateur, c’est que le premier est conçu pour vous protéger, tandis que l’autre sert à protéger les gens autour de vous. Cependant, les masques chirurgicaux peuvent être portés par des personnes malades comme barrière physique pour aider à limiter la propagation des gouttelettes pouvant contenir des virus. Les masques chirurgicaux sont souvent relâchés et n’offrent pas une barrière étanche pour protéger contre toute matière particulaire en suspension dans l’air. Ils sont conçus pour capturer les gouttelettes qui se propagent de l’utilisateur dans l’environnement qui les entoure.

Les masques chirurgicaux sont ainsi nommés en raison de leur utilité. Ils sont principalement conçus pour les travailleurs de la santé en poste dans des environnements stériles, comme les salles d’opération, où ils servent à deux fins :

  • Protéger le patient contre les infections transmises par le personnel médical qui pourrait répandre des gouttelettes de sa bouche (nos bouches sont pleines de bactéries qui pourraient être nocives pour les patients). Notre peau offre une excellente barrière de protection contre les bactéries et les virus qui pénètrent dans notre organisme. Un exemple qui le démontre bien, ce sont nos interactions avec le chien de famille. Beaucoup d’entre nous laissent Fido nous lécher les mains ou le visage sans problème. Pourtant, si ce même chien vous mordait, il y a de bonnes chances que vous puissiez développer une infection. Le même principe s’applique aux masques chirurgicaux.
  • Ils servent à protéger le nez et la bouche du personnel médical contre les éclaboussures et les pulvérisations de sang et autres fluides corporels, ainsi que contre les bactéries et les particules (selon le niveau ASTM du masque).

Respirateurs

Les respirateurs sont disponibles dans de nombreuses formes, tailles, et servent à différentes utilisations. Les respirateurs sont toujours ajustés sur les contours du visage afin d’empêcher toute particule de pénétrer dans votre masque. Cette protection faciale doit être correctement ajustée à l’utilisateur et conjointement avec un programme de protection respiratoire.

Les respirateurs les plus courants sont les modèles jetables N95, aussi appelés « masques anti-poussière ». Ils sont réservés à un usage unique, équipés le plus souvent d’une soupape et conçus pour une respiration modérée à lourde de l’utilisateur (c.-à-d. travailler et respirer fort). La soupape aide à garder le visage frais et laisse s’échapper l’humidité. En raison de cette soupape, ces masques n’offrent pas de protection aux personnes non protégées autour de l’utilisateur. Le respirateur N95 sans soupape est conçu pour des tâches plus légères où la respiration est peu intense. Ce style de masque offre une double protection à l’utilisateur et à son entourage. Les respirateurs médicaux jetables N95 sont semblables car ils n’ont pas de soupape; la seule différence, c’est qu’ils sont conçus pour protéger l’utilisateur contre les éclaboussures de sang et autres fluides corporels.

Beaucoup d’entre nous ont vu des fournisseurs commencer à vendre des masques jetables KN95. Ce sont des équivalents chinois des respirateurs NIOSH N95. Certaines provinces ont apporté des modifications à leurs lignes directrices pour permettre aux travailleurs d’utiliser ces masques. À noter cependant qu’il existe une certaine controverse sur le fait que certains de ces masques peuvent s’avérer défectueux et possiblement ne pas répondre à leurs spécifications. Il est important que ces masques soient certifiés et que la documentation le prouve. Ces masques s’avèrent une excellente option si les respirateurs jetables N95 sans soupape ne sont pas disponibles.

Nous avons également la possibilité de porter des respirateurs réutilisables. Ils offrent un niveau de protection plus élevé que celui d’un masque N95 lorsqu’ils sont équipés d’un filtre de série 100 (le plus souvent appelé filtre P100, ou pouvant être de classe N R P ou équipé d’une cartouche à vapeur organique). Ces masques sont plus confortables et peuvent être décontaminés et réutilisés. Cependant, il importe de comprendre que ce style de masque n’offre pas de protection aux personnes dans l’entourage de l’utilisateur. Bien que les soupapes d’échappement soient dirigées vers le bas (ce qui permet de forcer l’expulsion des particules et des gouttelettes vers le sol et hors de la zone de respiration des autres), cela ne garantit aucunement la protection des autres. Ces soupapes peuvent cependant contribuer à prévenir la formation d’aérosols de gouttelettes.

En résumé, nous voyons beaucoup de gens porter en public des masques de style chirurgical ou des masques en tissu. Aux États-Unis, le CDC (Center for Disease Control) recommande à tous de porter des masques faciaux, tandis que les autorités sanitaires provinciales et le gouvernement du Canada ne recommandent ni ne découragent le port du masque. Le sujet est controversé, car le port du masque peut amener l’utilisateur à se toucher plus souvent le visage avec la main, par manque de confort ou pour le réajuster. Les masques en tissu perdront également de leur efficacité lorsqu’ils deviennent humides en raison de la respiration. Si vous décidez d’acheter un masque facial en tissu, assurez-vous d’en trouver un qui permet un ajustement étanche sur le visage et n’achetez pas ceux ayant une soupape d’expiration. Même si cette fonctionnalité facilite l’expiration, elle va à l’encontre de l’objectif de porter le masque.

En fin de compte, le port d’un masque facial (pas du genre respirateur) et la pratique d’une bonne hygiène des mains (lavage des mains) vous empêcheront de répandre des gouttelettes dans l’air et sur les surfaces, ce qui a été démontré comme aidant à la propagation des maladies.

À propos de l’auteur

Justin McConville, CCPSA, Chef, Santé, sécurité et environnement, Restauration On Side. Justin détient une certification professionnelle du Conseil canadien des professionnels en sécurité agréés (CCPSA). Il travaille pour Restoration On Side depuis 16 ans, où il est responsable de la santé et de la sécurité de plus de 1 300 employés de Restauration On Side partout au Canada, ainsi que des divisions des matières dangereuses de l’entreprise. Justin a joué un rôle déterminant dans l’élaboration des diverses politiques et procédures visant à assurer la conformité continue aux exigences réglementaires multiprovinciales. Il est un membre actif du Comité consultatif technique de la BCCSA, qui se concentre sur l’élaboration de normes de sécurité et la formation de l’industrie. Il est également membre collaborateur et expert en la matière au sein de divers comités, dont WorkSafeBC/BCCSA : Comité de l’entrepreneur principal, Comité du Groupe de travail sur l’amiante et Comité du plan de contrôle de l’exposition aux matières dangereuses. En 2018, Justin a reçu le prix Safety & Health Week Champion décerné par la BC Construction Safety Alliance pour son dévouement et sa contribution au développement des ressources de sécurité de l’industrie.